J.M.Chupin

A la fois prêtre et artiste, Jean-Marie CHUPIN (1931-2007) a marqué la vie culturelle à Buxières. Homme cultivé et discret, il est l’auteur d’un très grand nombre de sculptures et d’assemblages évocateurs de l’homme dans la pensée universelle.

fontaine

Il a réalisé en 1989 à l’occasion du bicentenaire de la Révolution, à la demande de la Municipalité de l’époque, une œuvre intitulée « La Fontaine aux Trois Arbres » symbolisant les thèmes de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.

 Il a réalisé également pour le diocèse de Moulins, les dessins du mobilier et de huit vitraux de l’église de Hérisson.

Louis Ganne

A Buxières, Louis Ganne est omniprésent. busteFils d’un Maître mineur, il naquit le 5 avril 1862 dans une maison au centre du bourg, sur la place qui porte son nom, et où trône un buste à son effigie. Ce buste a été réalisé et offert par Jean PENET, sculpteur et peintre installé à Vallon en Sully, mais ayant de fortes attaches à Buxières. Louis Ganne avait sept ans lorsque son père trouva la mort au fond de la mine. Sa mère comprit que ce ne serait pas à Buxières qu’elle gagnerait de quoi subvenir aux besoins de son fils. Elle partit donc pour la capitale. Très vite, ses dons exceptionnels pour la musique furent décelés, et il fut admis au Conservatoire, où il remporta le premier prix en 1881. Sa carrière fût aussi riche que variée. D’abord compositeur de valses, marches ou autres ballets, il se lance dans l’Opérette et l’Opéra Comique où il fait un triomphe avec des chefs-d’œuvre tels que « La Saltimbanques » ou « Hans le Joueur de Flûte ». La plus grande partie de sa carrière se déroula comme chef d’orchestre au Casino de Monte-Carlo, où en 1910 il fonde les concerts « Ganne » donnés dans une salle qui porte encore son nom.

chef-dorchestre

Successivement Chef d’orchestre des bals de l’Opéra de Paris, du Casino de Royan, des tournées le firent acclamer bien au-delà de nos frontières : Afrique du Nord, Russie, Etats-Unis etc.. Il fût Président de la SACEM en 1907 et décoré de la Légion d’Honneur en 1914. Ses œuvres les plus connues :La Marche Lorraine , Les Saltimbanques, Hans le Joueur de Flûte

LA MARCHE LORRAINE

Joyeux lorrains, chantons sans frein
Le refrain
Plein d’entrain
De Jeanne , bergère immortelle
Du pays de Moselle!
A tous les échos des grands bois
Que nos voix
A la fois
Chantent l’antique ritournelle
Qu’on chantait autrefois
“Jeanne la lorraine
Ses petits pieds dans ses sabots
Enfant de la plaine
Filait en gardant ses troupeaux
Quitta sa jupon de laine
Avec ses sabots , dondaine
Oh! oh! oh!
Avec ses sabots”
S’en alla sans émoi
Le cœur plein de foi
Pour défendre son roi;

Fiers enfants de la Lorraine
Des montagnes à la plaine,
Sur nous , plane ombre sereine,
Jeanne d’Arc , vierge souveraine!
Vieux gaulois à tête ronde
Nous bravons tout à la ronde
Si là-bas l’orage gronde,
C’est nous qui gardons l’accès
Du sol français!

 

S’en fut guider nos fiers soldats
Tout là-bas
Aux combats
Et fit renaître l’espérance,
en notre douce France!
Lors, les français victorieux
Glorieux
Flamme aux yeux,
Chantant partout leur délivrance
Entonnaient tout joyeux
“Jeanne la Lorraine
A quitté ses petits sabots
Son jupon de laine
Pour guerroyer sous nos drapeaux!
Et c’est un grand capitaine
La vierge aux sabots dondaine!
Oh! oh! oh!
La vierge aux sabots”
Jeanne, le gentil cœur
Partout à l’honneur,
Conduisit son Seigneur!

Las! un jour elle succombe!
Aux mains des ennemis tombe!
Dans la flamme, horrible tombe!
Expira , la blanche colombe!
Mais depuis l’âme aguerrie,
Au nom de Jeanne chérie,
Ange saint de la Patrie!
C’est nous qui gardons l’accès
Du sol français!

Tes fils n’ont pas dégénéré
Sol sacré!
Adoré!
Dans leurs veines encor ruisselle
Du sang de la Pucelle!
Aux jours de Fleurus, de Valmy,
L’ennemi
A frémi
Le bataillon de la Moselle
Chantait, cœur affermi
“Comme la Lorraine
Nous n’avons que de lourds sabots
La giberne est pleine
Mais sous la peau, rien que des os!
L’ennemi fuit dans la plaine
Gare à nos sabots , dondaine!
Oh! oh! oh!
Gare à nos sabots”
Et ce mâle refrain
Guidait vers le Rhin
Le peuple souverain!

 

Passé industriel

L’exploitation du charbon et des schistes bitumineux

 

Les premières traces de l’usage du charbon en France remontent à l’époque gallo-romaine : découverte de fragments de charbon dans l’échoppe d’un forgeron-bronzier à Cosne sur Loire. Dans le Massif Central, il faut attendre 1201 pour avoir la relation écrite de l’exploitation du charbon à Boussagues dans l’Hérault (bassin de Graissessac). En Bourbonnais, le charbon est exploité dès 1569 à Châtillon, 1618 à Commentry. On ne sait pas à quand remonte l’exploitation du charbon de Buxières. Aux Plamores, le charbon servait aux pauvres qui y tiraient leur chauffage. En 1846, Fradier, maire de Buxières, déclarait « le charbon est une ressource que Dieu ne peut remplacer… ». Les recherches débutent entre 1820 et 1825 par le creusement d’un puits au Sud-Est de la Chassagne. Aucune suite n’est donnée. A partir de 1838, les choses s’accélérent. Berger fonce un puits dans le « pré des ânes » (le futur carreau des houillères) ; Lenoir aux Plamores, à la Grange Mulet, à la Courolle. En 1839 Casati, propriétaire des terres de la Condemine fait un puits vers l’étang du Moulin, en bordure du Morgon. usine-des-plamores En 1847, les prospections vont bon train. Edmond Méchin, Préfet de l’Alllier a son franc-parler : « le bassin de Buxière-la-Grue a particulièrement fixé l’attention des spéculateurs ». A cette date plusieurs sociétés s’activent : Faucher, aux Plamores et à la Nourricière, Risler-Heilman à la Tannière, aux Côtes. En 1848, de La Brousse entreprend des recherches aux Justices. En 1850 Sauvage succède à Risler-Heilman. En 1858 Mignot, de Bourbon l’Archambault entreprend des travaux à Pierribault. La première concession (houille) dite de la Courolle est instituée en 1844, puis ce sera celles de Buxière la Grue (houille et schistes bitumineux) en 1849, la Sarcellière (schistes bitumineux) en 1853, les Plamores (houille et schistes bitumineux) en 1858. Le périmètre de l’Aumance est attribué aux Houillères de bassin d’Auvergne le 26 décembre 1960. Pour permettre l’exploitation du charbon en mines à ciel ouvert, une extension du périmètre sera accordée aux Houillères de bassin du Centre et du Midi le 31 octobre 1980. La dissolution des Charbonnages de France le 31 décembre 2007 entraîne de fait la renonciation au périmètre de l’Aumance. Le bassin de l’Aumance n’étant plus concédé est libre pour de nouvelles recherches. L’exploitation minière fut de tous temps handicapée par l’absence de voie de communication. L’exploitation du charbon, à ses débuts fut laborieuse de par l’absence de débouchés industriels. C’est pour cela que se développa l’industrie des schistes bitumineux dont les produits (pétrole, essences, huiles lourdes, goudrons) étaient recherchés avant l’arrivée sur le marché des pétroles bruts américains. Elle ne dut sa survie que par l’application de taxes douanières sur les hydrocarbures importés et les subventions. L’usine des Plamores ferma en 1910, celle du Méglin en 1914. La Société Duchet de la Tourfondue, suite à l’appel sous les drapeaux de son personnel ne put mener de front l’exploitation des schistes, peu rentable et celle du charbon qui, à court terme était rémunératrice. En 1918, toutes les installations de traitement des schistes étaient en ruines. Elle ne redémarra qu’en 1941, à Saint Hialire, à la demande de l’Etat français et cessa définitivement en décembre 1948. La Société des mines du bassin de l’Aumance, exploitant le siège du Méglin fut la dernière mine de charbon privée de la région Auvergne et l’avant dernière du Massif Central. Elle ferma le 1 juin 1963.
mine-du-meglin Dès 1952, Charbonnages de France, dans le cadre de l’inventaire national des bassins houillers procéda à des sondages pour évaluer le gisement. Les concessions des Plamores, houille et schistes bitumineux, furent reprises en 1959 par les Houillères du bassin d’Auvergne après la liquidation de la Société Nouvelle de la Condemine. A partir du carreau de St Martin, les Houillères développèrent par galeries des travaux de reconnaissance. Les réserves évoluèrent au fur et à mesure de la connaissance du gisement, passant de 25 millions de tonnes en 1961 à 40 Mt en 1963, suscitant des projets de construction de centrale thermique (2 groupes de 250 MW), soit sur l’Allier, soit sur le site même. Les pourparlers avec la tutelle et EDF se soldent par un échec. On s’oriente vers le « tout pétrole » le projet de centrale thermique fut abandonné et l’Aumance, à compter du 1 janvier 1967 devint « St Eloy Nord ». La ténacité d’ingénieurs croyant en l’avenir de l’Aumance fit que les travaux furent maintenus en état. C’est ainsi que, début des années 1970, l’Aumance fut en mesure de suppléer aux difficultés des Houillères du Bassin du Centre et du Midi à se conformer au plan de production. En 1974, le choc pétrolier conduit à relancer l’exploitation et à réévaluer les réserves. Le plan charbonnier de 1974 prévoyait une extraction de 250 000 t en 1975, 550 000 en 1976. Des études plus poussées prévoyaient une production annuelle sur 30 ans de 1 million à 1,5million de tonnes (c’est-à-dire 4260 t/jour à 6530 t/jour). Le charbon était destiné à des groupes thermiques, de la région parisienne et à la consommation sur place. Mais l’orientation politique était le nucléaire. En novembre 1975, le ministère de l’industrie décida que « la production de la mine de l’Aumance sera portée au plus haut niveau compatible avec les infrastructures »… En 1981 débute l’exploitation du charbon en mines à ciel ouvert (découvertes) sur les affleurements de la couche. Les livraisons de charbon à EDF cessèrent en 1986. Du coup, la production fut divisée par 2, entraînant un plan social aboutissant à la fermeture du fond en 1993. La production en mines à ciel ouvert (en découverte) continua jusqu’à épuisement des réserves du panneau de la Chassagne, en juillet 2001.

bassin-aumance C’est ainsi que prirent fin 800 ans d’exploitation charbonnière dans le Massif Central, l’Aumance étant la dernière mine de charbon en activité dans cette entité géographique.

Les tuileries

En 1844, 178 tuileries ou briqueteries étaient en service dans le département de l’Allier. On recense 6 tuileries ou briqueteries à Buxières : -* le Septier ; en 1847, une tuilerie emploie 2 ouvriers . En 1862 elle est transformée en appartement. Elle appartenait à Mr DELOME, maire de Buxières. -*Fenoir, une tuilerie est active de 1874 à 1882. -* Celle au lieudit “La Tuilerie” appartient à Casati, propriétaire des terres et du château de la Condemine. -* Aux Justices, les fours à briques construits par Sauvage en 1851, sont démolis en 1872. les-justices -* A la Grande Cote (taillis de Pierribault), la tuilerie propriété de la Compagnie des mines de houille et de schistes bitumineux de la Condemine –Paul Rondeleux et Cie-, indépendamment de ses fabrications de tuiles et de briques, produisait des carreaux, des tuyaux de conduite et de drainage, des parements de toiture et des poteries de ménage. Elle fût remplacée entre 1908 – 1913 par la suivante. -* La tuilerie établie près du hameau de Ménigaudiière, exploitée par la Société nouvelle de la Condemine, puis la SARL Tuilerie Briqueterie du Bourbonnais, cessa son activité le 30 décembre 1986.

Le tacot

L’enclavement du bassin de l’Aumance fut à toutes les époques un frein au développement des mines. Montluçon étant le point central de la consommation du charbon dans le département de l’Allier, les premiers concessionnaires envisagèrent de relier leurs mines et usines par des chemins de fer à traction animale à la nouvelle voie de chemin de fer de Moulins à Montluçon passant à Tronget et Chavenon . Le 12 novembre 1865 le Conseil Municipal de Buxière la Grue adressa ses plus sincères remerciements au Conseil Général de l’Allier pour le vote émis en faveur des chemins de fer départementaux, en particulier pour le tronçon projeté de Buxière à la ligne de Moulins – Montluçon. La ligne des Chemins de fer économiques reliant Moulins à Cosne d’Allier fut ouverte en 1886-1887 (sections Moulins – Bourbon l’Archambault le 1 décembre 1886, Bourbon – Buxières le 1 février 1887, Buxières – Cosne le 13 octobre 1887). L’inauguration du tronçon Bourbon – Buxières fut mémorable. Le train transportant les personnalités officielles dérailla à son arrivée en gare de Buxières ! Ce chemin de fer n’avait d’économique que le nom. Le mode de calcul des subventions versées au concessionnaire par l’Etat et le département pour combler le déficit de fonctionnement n’incitait pas ce dernier à investir pour accroître le tonnage transporté. La Société des chemins de fer économique, sise à Paris réalisa des infrastructures à minima (matériel roulant, tracé comportant de nombreuses courbes et rampes) sources de multiples incidents. La largeur des voies métriques obligeait à des transbordements, les tarifs demandés aux industriels étaient exorbitants comparativement à ceux des grandes compagnies de chemins de fer. Cependant il désenclava les mines de Buxières et Saint Hilaire. La ligne du tacot ferma en 1950.